Pour accompagner et supporter cette transformation profonde, qui touche à l’écosystème de l’entreprise jusqu’à ses clients utilisateurs, après les labs et les incubateurs, voici venue l’époque de la digital factory.
La digital factory, usine à fabriquer des « assets » digitaux, répond à une logique simple, celle de regrouper localement les éléments qui supportent la transformation digitale. Donc de réunir les ressources humaines et technologiques, les compétences et les méthodes, afin de stimuler l’innovation et la création en accueillant et expérimentant les idées. Selon un rapport d’ABI Research, le marché de la digital factory, des éditeurs aux intégrateurs, devrait progresser annuellement de 35% jusqu’à atteindre 111 milliards de dollars en 2026.
Des outils et des compétences
Transformer l’innovation numérique en usine peut sembler antinomique, et pourtant la digital factory est une réponse à la richesse et la complexité du monde numérique. Elle concerne l’ensemble de l’entreprise, jusqu’aux métiers, et pousse l’automatisation aux fin d’accélérer la création de produits et de services numériques.
Parvenir à cet objectif et enchaîner avec succès les différentes phases - innovation, développement, sécurité, test, industrialisation – suppose que l’entreprise soit capable de réunir les outils, les compétences et les méthodologies. Les technologies de dernière génération, comme le Big Data, l’IA et l’IoT, soumises à la transversalité de la cybersécurité, y côtoient la digital workplace pour la collaboration, et les approches DevOps et Agile.
Donner du sens et collaborer
Si la digital factory est née de la concentration de ces ressources, encore faut-il que l’entreprise la supporte. La transformation digitale se fait donc synonyme de transformation culturelle. En plus d’être acceptée, elle ne doit pas seulement se traduire par l’accélération de la mise au point de produits numériques, mais également par la « disruption » agile. L’accompagnement de l’entreprise est nécessaire pour donner du sens et de la cohérence à cette «disruption ».
Par ailleurs, un projet de digital factory doit s’intégrer dans la stratégie de l’entreprise. Il peut aussi se décliner en projets plus ciblés afin d’être plus faciles à développer et à déployer, et assurer une plus grande chance de succès, comme la Data Factory autour de la donnée ou la Customer Factory sur l’expérience client.
La digital factory doit-elle être éphémère ?
Le maintien d’une cohérence culturelle s’impose aux entreprises qui investissent le numérique et se transforment. La digital factory offre cette cohérence tout en ouvrant l’entreprise aux modèles des start-ups et de l’innovation. Mais pourra-t-on la prolonger dans le temps ? Aujourd’hui, des grands groupes comme Air France, BPCE ou PSA dépensent parfois massivement pour leur digital factory à l’instar de Thalès qui a annoncé un investissement de l’ordre de 150 millions d’euros.
Le numérique s’imposant dans l’entreprise et chez les métiers, la digital factory participe également à la quatrième révolution industrielle. Elle accompagne la transformation digitale, suit le rythme de ses mutations, et pourrait prendre fin avec cette dernière. Air France a par exemple planifié sa digital factory en fixant sa durée de vie à 5 ans. Mais le concept pourrait perdurer, car entre accélération du « time to market », démultiplication des technologies et des talents, et nouveaux modèles d’organisation, la digital factory pourrait prolonger longtemps les coups d’accélérateur numérique qu’elle donne à l’entreprise.
Le sujet de la Digital Factory sera abordé lors d'une table ronde de Ready For IT.